Le mythe de la force de frappe

On assimile toujours la puissance de frappe d’un combattant à sa musculature ou à son gabarit.

Il y a certes d’importantes corrélations entre ces facteurs non-négligeables, mais ce n’est absolument pas linéaire, surtout à mains nues, ou même avec des gants de MMA.




Le gabarit et la musculature sont essentiels dans la capacité à encaisser les coups, mais ne suffisent pas. L'adaptation physique (destruction des terminaisons nerveuses, formation de cals osseux) est essentielle. Le seuil de tolérance psychique à la douleur augmente, et cela avec l'habitude de la confrontation, épaulée par la montée d'adrénaline.

A main nue en projetant son bras d'une masse d'environ 4 Kg à une vitesse de 7 mètres par seconde, le combattant exerce une force équivalente au poids d'une masse de 280 Kg, pour autant que la durée de l'impact ne dure pas plus d'un centième de seconde. Le poing et la cible frappée ne doivent pas se déplacer ensemble après l'impact. Ainsi le transfert d'énergie cinétique est maximal. L'onde de choc doit traverser le corps avec une expansion minimale. La vitesse est primordiale !

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Si le combattant utilise des gants, la durée de l'impact sera plus longue, et la surface de frappe plus grande. L'amorti du gant réduira l'onde de choc, donc le transfert d'énergie cinétique. La dissipation sera plus grande au détriment de la pénétration. La force musculaire et le poids des combattants jouent un rôle plus important lorsque les gants sont épais. C'est également une des raisons pour lesquelles des catégories de poids existent.

Transfert d'énergie cinétique



Ganté ou pas, la capacité de relâchement musculaire permet de limiter la fatigue. Par conséquent d’améliorer vitesse de réaction, d’exécution et de mobiliser la plus grande force musculaire, et cela le plus tard possible lors de l’impact.

Il est essentiel que l'entraînement musculaire soit composé d'exercices pliométriques. Il ne s'agit pas ici de séances de bodybuilding pour plagistes gominés, mais d'un entraînement visant à développer l'explosivité.

La frappe doit donc être la plus sèche possible, à l’image d’un claquement de fouet.

Celui qui frappe doit avoir la sensation de prodiguer une piqure anesthésiante, et non pas celle de lancer une enclume.

Vincent Sillig